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« Léonie et les siens ou la grâce de la dernière place »

Vie thérésienne, Juillet-Août 2000, n° 159, p. 23-32.

Conférence donnée le jeudi 30 septembre 1999 au Colloque de Lisieux: Thérèse et sa famille, Thérèse et la famille aujourd’hui.  

Introduction

Évoquer Léonie, soeur Françoise-Thérèse de la Visitation, la plus effacée, la plus ignorée des soeurs Martin, n’est pas un projet sans péril. Comment en effet parler de Léonie sans l’offenser, sans faire violence à sa volonté farouche de rester cachée, inconnue, puisque parler d’elle, fût-ce pour dire son effacement, c’est encore la mettre en avant? La seule excuse possible à cette entreprise est qu’en cherchant à évoquer son souvenir, c’est finalement l’oeuvre de Dieu que l’on va rencontrer. Disons donc clairement que c’est pour célébrer les grandeurs de Dieu que nous arrêterons ici notre regard sur Léonie. Projet, cette fois, que Léonie n’aurait pu récuser, elle qui, au milieu de l’agitation produite par l’instruction de la Cause de sa soeur, déclarait: «Quelle gloire immense pour le Bon Dieu, voilà le plus beau de l’affaire!». Belle occasion d’ailleurs de rappeler que tous nos émerveillements devant des vies saintes n’ont de sens et de vérité que s’ils nous acheminent jusqu’à la source de la sainteté, que s’ils débouchent sur l’action de grâce. Sans quoi nous ne faisons qu’auto-célébrer notre humanité en la personne de quelques-uns qui auraient été plus doués ou plus généreux que les autres. Mais la sainteté n’est pas affaire de dons humains. Elle est puissance de Dieu dans des vies d’hommes et de femmes, qui veulent bien l’accueillir, qui acceptent d’être assez pauvres pour l’accueillir. Après quelques rappels biogra-phiques, nous nous centrerons sur la manière dont Léonie, première disciple de sa soeur Thérèse, a vécu «la petite voie» avec une radicalité liée aux pauvretés très concrètes qui firent le fond de sa vie. Puis, nous retrouverons, en finale, l’ensemble de la famille Martin au sein de laquelle – Léonie en est un bon témoin – la foi et la charité ont construit un jeu de solidarités qui donne à reconnaître l’oeuvre de Dieu.

 

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